d’Économie de Notre-Dame de Québec ouvre une succursale à la Traverse de Lévis Traverse - Caisse d'économie - 1900 La Caisse d’Économie de Notre-Dame de Québec et l’Hôtel Kennebec Introduction Lévis est à l’étape de réglementer pour assurer la construction d’un ou de plusieurs bâtiments d’ap

Publié le par yvanmroy

La Traverse, jadis le cœur écomomique de Lévis

En janvier 2013, M. David Gagné, historien au  Service du patrimoine et du soutien à l’urbanisme pour la ville de Lévis, a écrit un mémoire des plus intéressant concernant  l’histoire de la Traverse de Lévis. Le travail relate quatre siècles d’interventions depuis  l’établissement des premiers Européens. En prélude à ses conclusions, l’historien a avancé ceci :

Le secteur de la Traverse a subi de profondes transformations au cours des dernières décennies du 20e siècle. Si au début du siècle il était le cœur économique de la ville, ce secteur fut progressivement dépouillé de ses attributs jusqu’à nos jours. ( p.35)

L’historien avait précédemment signalé que le chemin de fer était autrefois  lié à l’identité de Lévis, à une époque fébrile où la ville se trouvait  «au cœur de son âge d’or » :

Le chemin de fer est aujourd’hui entièrement disparu dans le secteur de la Traverse. Aucun élément en fait rappel, si ce n’est que la gare intermodale, dont seul le nom possède une connotation ferroviaire. L’impact du chemin de fer est considérable, autant dans l’aménagement du secteur que pour son économie. La présence ferroviaire est liée à l’identité même de Lévis, puisque ce mode de transport fut au cœur de son âge d’or, de son développement institutionnel et commercial. Il est primordial que ce phénomène soit inséré dans le concept d’aménagement. Le réaménagement et la mise en valeur du bâtiment de la gare intermodale devraient être au centre de tous les travaux de ce secteur. Comme il s’agit de l’un des bâtiments les plus anciens de Lévis et que son été physique est excellent, il pourrait devenir le centre névralgique de tout ce secteur. Étant donné que la fonction initiale du bâtiment était le marché public, les lieux pourraient accueillir certains étals temporaires, notamment à l’extérieur sous les marquises, créant une animation ponctuelle compatible avec les autres usages du bâtiment et la réglementation, ajoutée à une mixité des activités par l’aménagement de bureaux. (p. 25)

L’historien avait indiqué précédemment qu’entre 1861 et 1881, «… l’accroissement de Lévis est de 82% tandis qu’il est de 6% pour Québec ». (p.14)

La réalité est que la fonction ferroviaire que l’on attribue aujourd’hui à la « gare intermodale »   n’a débuté qu’en 1885, alors que le bâtiment lui-même avait été construit vingt ans auparavant par le premier conseil de Lévis.  Dans les faits, la fonction initiale du bâtiment n’était pas liée exclusivement au commerce. En 1864, le premier conseil de Lévis avait en réalité fait construire ce grand bâtiment pour servir comme  halle de commerce au rez-de-chaussée, et  à l’étage supérieur,  comme  bureau municipal, avec une salle pour les réunions du conseil et les rencontres communautaires, les  concerts et les événements spéciaux.  C’est dans cette dernière salle que le 29 avril 1869, sous la présidence du curé David Déziel, fut fondée par le notaire Léon Roy, en  présence de quelque 150 citoyens, la Société de construction permanente de Lévis. Les objets de cette société au caractère mutualiste étaient de favoriser l’épargne ouvrière et de permettre au plus grand nombre d’accéder à la propriété. De 1889 à 1894, Alphonse Desjardins occupa un siège au conseil d’administration de cette mutuelle  avant de fonder la Caisse populaire de Lévis en décembre 1900. L’historien Pierre-Georges Roy était fermement convaincu que M. Desjardins avait puisé dans cette société l’idée qui allait le mener à fonder la Caisse populaire de Lévis. ( À la fin : yvanm.eklablog.com/tag/theriault )

L’historien Gagné a ajouté  finalement que « la gare intermodale »   demeure   «  l’un des bâtiments les plus anciens de Lévis …  son état physique est excellent, il pourrait devenir le centre névralgique de tout ce secteur ».  

Depuis maintenant 30 ans, Lévis a été invité à multiples reprise à développer le centre névralgique du secteur de la Traverse en gardant une étroite relation avec  notre héritage architectural . La ville a rejeté les demandes de reconstruire autour de l’ancienne Halle Lauzon (la Gare intermodale) certains édifices comme l’ancienne Caisse d’économie de Notre-Dame, l’ancien Hôtel Kennebec, l’ancien hôtel  W. Lawlor, tous des bâtiment qui auraient  contribué, avec la rénovation du premier hôtel de ville de Lévis (la Halle Lauzon), a faire revivre un cadre patrimonial identitaire formidable. Québec, Saint-Malo , et Séoul  sont des villes qui ont bien su renouer avec le centre névralgique de leur histoire.

Dans le Programme particulier d’urbanisme (PPU), l’objectif principal retenu par la ville pour le secteur de la Traverse s’énonce ainsi:

  favoriser  le rayonnement de la Traverse, l’une des entrées les plus significatives de la ville sur le plan historique, touristique et identitaire par la construction de bâtiments de facture contemporaine, attrayants lorsqu’ils sont observés depuis le fleuve Saint-Laurent ou depuis la ville de Québec.

Quel paradoxe ! Quelle belle pirouette !

Yvan-M. Roy

Pour lire le mémoire de l’historien David Gagné : https://www.ville.levis.qc.ca/fileadmin/Documents_PDF/Histoire-secteur-Traverse.pdf

 

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