L'ÉPARGNE DU SOU À L'ÉCOLE SAINT-FRANÇOIS-XAVIER (2005)

Publié le par yvanmroy

L’École Saint-François-Xavier, école pilote à l’époque des caisses scolaires et de l’épargne du sou  

 

Par Yvan-M. Roy

Juin 2005 (Publié à SOSVieux-Lévis.com)

 

Le 8 juin 2005, en réaction aux propos de monsieur Yvan-M. Roy publiés sur "L'épargne du sou",  le comité S.O.S. Vieux-Lévis a publié les résultats d'une recherche effectuée par monsieur Guy Bélanger, de la Société historique Alphonse-Desjardins (SHAD), sur l'histoire de L'épargne du sou et les réels liens qui auraient existé entre les caisses scolaires fondées par Alphonse Desjardins et l'École Saint-François-Xavier.

 

Comme première conclusion de recherche, M. Bélanger écrit : « De toute évidence, il n’y a aucun lien entre l’implantation de l’épargne du sou en 1901, et l’école Saint-François-Xavier, dont la construction remonte à quelques années plus tard, en 1906 et 1907 ».

 

Comme seconde conclusion, M. Bélanger ajoute : « Quant aux caisses scolaires proprement dites, leurs liens avec l’école Saint-François-Xavier sont sans doute plus significatifs, sans êtres exceptionnels pour autant ».

 

Mais avant de poursuivre, nous reproduisons les principaux paragraphes de notre requête au maire Jean Garon qui a entraîné l’étude de M. Bélanger :

 

      -  « En même temps que la décision se prenait de fermer les petites écoles au profit de l’école

centrale (Saint-François-Xavier), un projet novateur était mis en application auprès des

 écoliers. »

            - « Durant l’année scolaire 1906-07, les instituteurs et institutrices des écoles de Lévis avaient

               accepté de participer à un programme d’épargne lancé auprès des écoliers par la Caisse

               populaire de Lévis. »

- « Les caisses scolaires et « L’épargne du sou » furent expérimentées dans les écoles de Lévis

 et l’école Saint-François-Xavier en fut l’école pilote. »

 

L’épargne du sou

     

Poursuivons maintenant en considérant la première conclusion de M. Bélanger. Ce que M  Bélanger ne révèle pas cette première conclusion, c’est que dans l’histoire de « La Caisse populaire de Lévis » (Décembre 2000) et dont il est l’auteur, il avait lui-même affirmé qu’en 1901, les instituteurs de Lévis avaient répandu la propagande en faveur de l’épargne dans les diverses écoles de la ville et précisément à l’école Saint-François-Xavier :

 

« « Dès le mois d’août 1901, Desjardins convainc aisément les administrateurs de la Caisse populaire de Lévis « que des mesures soient prises pour répandre la propagande en faveur de l’épargne dans les diverses écoles de la ville, au moyen de courtes causeries faites par les instituteurs aux élèves. » Avant la fin de l’année, ces mesures sont appliquées, par exemple, à l’école Saint-François-Xavier. » » (1)  

 

Nous faisons remarquer ici qu’en 1901, M. Desjardins utilise les mots « propagande » et « épargne » dans les écoles, et non pas encore spécifiquement le vocable « l’épargne du sou ». Le 30 novembre 1903, lors de l’assemblée générale de la Caisse populaire de Lévis, M. Desjardins parle du sou de l’épargne, mais il n’utilise pas encore le concept « épargne du sou » : M. Desjardins : « Le sou de l’épargne est la base des développements de nos industries, de notre richesse nationale » (2)

 

Le moment n’est pas encore établi où le slogan « L’épargne du sou » a fait premièrement et publiquement son apparition. Nos convenons que l’idée est apparue en 1901, mais le programme dûment identifié et structuré est apparu plus tard. Le programme a définitivement  pris forme en 1907 avec la création des premières caisses scolaires.

 

Les caisses scolaires

 

En poursuivant, nous citons à nouveau M. Bélanger dans « La Caisse populaire de Lévis » : « En 1907, Alphonse Desjardins jette les bases d’un véritable service d’épargne scolaire dans la région lévisienne. Il organise alors les premières caisses d’économies scolaires dans les écoles de Lévis, de Saint-Joseph-de-Lévis (Lauzon) et de Saint-Romuald. » (3)  Et nous comparons nos propos :

 

Il n’y a rien de faux ou contradictoire dans notre lettre au maire Garon lorsque nous avons écrit : « Durant l’année scolaire 1906-07, les instituteurs et institutrices des écoles de Lévis avaient accepté de participer à un programme d’épargne lancé auprès des écoliers par la Caisse populaire de Lévis. »

 

Il n’y a également rien de faux ou contradictoire dans cette même lettre quand nous écrivons : « Les caisses scolaires et « L’épargne du sou » furent expérimentées dans les écoles de Lévis et l’école Saint-François-Xavier en fut l’école pilote. »

 

Pourquoi avons-nous donné à Saint-François-Xavier le titre « d’école pilote » face aux  écoles de l’extérieur ? La réponse : parce que ce sont les instituteurs et institutrices des petites écoles de Lévis qui, pour l’année scolaire 1906-07, furent regroupés à l’école centrale Saint-François-Xavier, et parce que ce sont eux qui, depuis 1901, avaient fait dans leurs petites écoles la propagande demandée par Alphonse Desjardins auprès de leurs jeunes élèves. En 1903, il y avait déjà 150 livrets de la Caisse populaire de Lévis émis au nom des jeunes gens et des enfants de Lévis. (4)  L’école Saint-François-Xavier était située à deux minutes de la résidence de M. Desjardins et ce dernier connaissait probablement le nom de tout le personnel de l’école, ce qui n’était certainement pas le cas pour les écoles de Lauzon ou de Saint-Romuald situées à des kilomètres du centre de Lévis. A l’évidence, en 1907, l’endroit le plus réceptif et le plus dynamique pour lancer une caisse scolaire se trouvait à l’école Saint-François-Xavier. L’étude de M. Bélanger banalise la contribution de l’école Saint-François-Xavier et celle de son personnel. Qu’aurait-il fallu de plus pour que la contribution de l’école Saint-François-Xavier devienne exceptionnelle ?

 

CONCLUSION : Bref, l’état des connaissances actuelles ne permet pas de conclure que les liens des premières caisses scolaires avec l’école Saint-François-Xavier sont significatifs sans être exceptionnels. A l’image de la Caisse populaire de Lévis qui fut la caisse pilote des toutes premières caisses populaires, l’école Saint-François-Xavier fut l’école pilote des premières caisses scolaires à l’époque de « L’épargne du sou ». Il est regrettable que sans procès véritable cette école ait croulé sous le pic des démolisseurs. Nous avons laissé partir un élément précieux de notre patrimoine national.

 

1)   La Caisse populaire de Lévis – 1900/2000, Guy Bélanger, Éditions Dorimène, Lévis 2000, p. 87.

2)   Caisse populaire de Lévis, Procès-verbaux des assemblées générales des sociétaires, 30 nov. 1903.

3)  Voir note 1, p. 86.                                              

4)  Voir note 2.

 

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